| Dernières réponses | |  Spangle cheminait sous le clair soleil du matin, joyeuse malgré les gargouillis de son estomac vide. Les provisions du voyage n'avaient pas duré assez et il n'avait pas trouvé à les renouveler. Aucune importance, se dit-il en forçant ses jambes un peu molles à garder le rythme, je devrais arriver dans la journée. Au moins il me reste un peu d'eau. Le col qui semblait tout proche depuis des heures avait enfin cessé de déployer entre lui et la voyageuse de nouvelles longueurs de sentier, cette fois il y était presque.
Un coup de vent le salua dans le dernier raidillon, comme pour fêter son passage, agitant les buissons au bord du chemin. Son attention fut alors attirée par de petites taches bleues ; elle s'approcha, c'était des myrtilles ! Hmmm ! Irrésistiblement attirée, Spangle laissa ses mains parcourir les tiges, doigts entrouverts, peignant comme il pouvait les baies providentielles, se barbouillant de jus sombre dans son impatience à les dévorer. Elles étaient délicieuses...
Une petite heure plus tard, Spangle avait intégralement dépouillé six généreux buissons et son estomac ne se plaignait plus guère. Le vent soufflait vivement, s'engouffrant dans le col juste au-dessus d'elle, semblant l'inviter à le suivre. Le jeune voyageur soupira de contentement et, se détournant de sa cueillette, gravit le sentier en bondissant. Le paysage qui se dévoila alors à elle était à la hauteur de ses rêves :
Le soleil achevait de peindre d'or le versant occidental des montagnes ; à leur pied s'étendait une forêt de feuillus, claire et engageante. De là haut, on pouvait deviner le sentier qui la traversait pour gagner un plateau verdoyant et rejoindre de hautes tours de pierre bleue aux toits d'ardoise... Spangle sentit son cœur battre plus fort... ESPRI !
Sans un regard en arrière, il s'élança dans la pente avec un cri de joie sauvage. Vers le milieu de l'après-midi, elle parvint sans encombre à la maison du garde-chasse.
Edité le 06-01-2009 à 16:58:22 par Spangle
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